GAFAMAZONE

Le collectif GAFAMAZONE porte 2 objectifs :

  • La levée de l’opacité sur le dossier d’implantation du géant du e-commerce Amazon sur le site de l’Aéroparc de Fontaine.
  • Une information objective et honnête des citoyens, des riverains, des consommateurs, des commerçants, des entreprises, des élus sur le modèle économique et social d’Amazon, sur ses effets réels sur l’emploi, sur le climat, sur l’environnement et le trafic routier, sur le commerce local, sur la fiscalité et nos libertés.

Appel à signature

Son mode d’action :

Les associations Les Amis de la Terre et France Nature Environnement portent leur combat sur le terrain juridique en déposant un recours contre le permis de construire et l’autorisation environnementale. Des élus du Département combattent ce projet dans les instances où ils sont présents, au Conseil d’Agglomération et au Conseil Départemental. Gafamazone a, quant à lui, choisi d’agir dans la sphère publique et de multiplier les actions qui visent à conscientiser l’ensemble de nos concitoyens et nos concitoyennes sur les risques liés à l’implantation de la multinationale.

SON ARGUMENTAIRE

2 plateformes logistiques sont annoncées par le président du Grand Belfort, sur le site de l’AEROPARC à Fontaine. Les deux projets sont portés par deux investisseurs différents, pour un montant total de plus de 100 millions d’euros dont 10 millions d’euros de financements publics apportés par nos collectivités locales pour accompagner l’installation. Aucune information n’est divulguée sur l’activité réelle, ni sur l’exploitant final des futurs entrepôts. Seul un message nous parvient de la part des responsables politiques : la promesse de création de 1 000 emplois… 

De nombreux indices nous confirment que la multinationale américaine AMAZON sera l’exploitant final du centre de stockage de 76.000 m2 et de l’agence de livraison de 10 000 m2. Bien au-delà de l’opacité qui a prévalu dans la gestion de ce dossier, il importe que tous les citoyens, riverains, consommateurs, commerçants, entreprises et élus en aient conscience, qu’ils soient avisés sur le modèle économique et social d’AMAZON et sur ses effets réels sur l’emploi, sur le climat, sur l’environnement et le trafic routier, sur le commerce local, sur la fiscalité et sur nos libertés.

L’EMPLOI : Dans le contexte actuel, personne n’oserait s’opposer à la création d’un millier d’emplois. Or, premièrement, ce chiffre est nettement supérieur au nombre d’emplois créés sur des sites équivalents. Deuxièmement, ce chiffre n’intègre pas l’impact sur l’emploi existant. Deux études menées aux Etats Unis1 et le rapport Mahjoubi2 en France démontrent que pour chaque emploi créé par AMAZON, c’est entre 2,2 et 4,5 emplois qui sont détruits dans le seul secteur du commerce non alimentaire. Troisièmement, il s’agit pour la plupart d’emplois précaires non qualifiés qui ne contribuent pas au développement économique pérenne d’un territoire. De plus, AMAZON a l’ambition de les réduire fortement par un investissement massif dans la robotisation comme sur son site de Bretigny-sur-Orge. AMAZON, en développant l’automatisation dans les entrepôts logistiques et la livraison par drone, cherche à se débarrasser du facteur humain3. Enfin, cette promesse de création de 1000 emplois par une multinationale en rappelle une autre…

L’ENVIRONNEMENT ET LA SECURITE DES RIVERAINS : Un entrepôt de e-commerce artificialise en moyenne 3 fois plus d’espace qu’une zone commerciale. Artificialisation des sols, suppression de 12 hectares de zone humide, pollution, accroissement du fret aérien, destruction de la biodiversité, ne pourront être compensés par la fausse création de nouvelles zones humides avec de l’argent public. Le trafic routier va exploser ! Des centaines de poids lourds, des centaines de fourgonnettes et près d’un millier de voitures circuleront quotidiennement dans les deux sens sur des routes de campagne qui ne sont pas adaptées à un tel afflux. Les contournements annoncés ne suffiront pas à absorber le trafic nouveau et ne feront que reporter les problèmes de circulation dans les autres villages, alors que les restrictions déjà en vigueur pour réguler le trafic des poids-lourds ne sont déjà pas respectées.

L’IMPACT SUR LE COMMERCE LOCAL : le Ministère de l’économie et des finances estime que 98% des vendeurs tiers de la place de marché d’AMAZON fraudent la TVA. Cette fraude est une violation des règles en matière de fiscalité que nos commerces locaux, eux, respectent. Elle constitue un manque à gagner pour les finances publiques, mais aussi, il s’agit d’une opération de dumping qui engendre une concurrence particulièrement déloyale avec nos commerces et les centres commerciaux4, aggravée par le contexte de crise sanitaire et le report des achats sur le e-commerce. Dans le même temps, Etat et collectivités locales, mobilisent des fonds publics pour revitaliser les centres-villes ! Nouvel objectif d’AMAZON : S’attaquer au commerce alimentaire.

LA FISCALITE : 57 % du chiffre d’affaire réalisé en France échappe à l’impôt grâce à des montages juridiques complexes et grâce à son siège européen installé dans un paradis fiscal, le Luxembourg5. Avec la fraude à la TVA, le déficit est colossal pour l’Etat français et la concurrence particulièrement déloyale avec les commerces et les entreprises françaises6. C’est moins de moyens pour nos hôpitaux, nos écoles, notre police et tous nos services publics.

LE CLIMAT : Pour contenir le réchauffement climatique à +1,5°C degré à la fin du siècle, il faudrait réduire par 10 les mises en marché de produits textiles et environ par 3 celles des produits électroniques, car la fabrication et le transport des produits textiles et électroniques représentent près du quart des émissions de gaz à effet de serre (GES) importées en France.

Aujourd’hui en France, c’est AMAZON qui est le 1er distributeur de produits textiles et électroniques. Les mises en marché atteignent 39 vêtements et 12,5 produits électroniques par habitants !

Ouvrir de nouveaux entrepôts de e-commerce aggravera encore la surproduction tout comme le dumping sur les prix que pratique AMAZON force à la consommation effrénée. Son développement s’appuie sur une augmentation massive de la consommation de produits dont une part importante ne répond pas à de véritables besoins.

Les clients Prime d’AMAZON consomment deux fois plus que des clients normaux. Le Prime est un service payant et les clients ont tendance à rentrer dans des logiques de rentabilisation.

L’abonnement Prime vidéo pour les séries  et l’abonnement Prime pour les achats sur AMAZON n’en font qu’un. Un client qui s’abonne à Prime pour voir des séries est abreuvé d’offres promotionnelles sur les produits et la livraison gratuite en 24h, entrainant une augmentation des niveaux de consommation.

LA LIBERTE : AMAZON commercialise en abondance la production de pays où violation et non-respect des droits humains et dégradation de l’environnement sont la règle en l’absence de législation. C’est une entreprise qui s’inscrit dans l’exploitation des populations.

Comme les GAFA, AMAZON cherche à obtenir une position de domination absolue sur l’ensemble de la distribution des produits. Peu importe les déficits d’exploitation consentis dans les premières années par des stratégies de dumping qui attirent les clients friands de prix attractifs et de services ultra rapides. Ils finiront par se rattraper quand la concurrence aura été détruite. C’est à ce moment que les producteurs, qui ne pourront écouler leur production que par ce canal, se verront imposer des réductions de prix qui les conduiront à amplifier les régressions du droit du travail et des rémunérations. C’est à ce moment-là que les consommateurs se verront imposer des augmentations de prix car la concurrence aura disparue. Les uns comme les autres auront perdu leur liberté de choisir. Les états nationaux seront eux même démunis face à ce nouveau Léviathan qui connaîtra mieux qu’eux les désirs et les rêves de la population et saura mieux qu’eux les influencer. Ce qui est en jeu dans l’avenir avec AMAZON et les GAFA c’est tout simplement la démocratie. Les Etats prennent peu à peu conscience des dangers et élaborent les premières mesures mais la lutte ne fait que commencer et elle doit se faire avec la pleine conscience des citoyens consommateurs que nous sommes.

1 : https://www.eulerhermes.com/en_global/news-insights/economic-insights/retail-in-the-u-s—towards-destructive-destruction.html

2 : https://d.mounirmahjoubi.fr/AmazonVerslinfiniEtPoleEmploi.pdf

: https://www.lsa-conso.fr/pourquoi-amazon-parie-sur-la-robotisation,332011

: https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/confinement-la-fronde-contre-amazon-grandit-chez-les-commercants-1260829

: https://www.capital.fr/entreprises-marches/comment-amazon-embrouille-le-fisc-1264911

: https://france.attac.org/nos-publications/notes-et-rapports/article/nouveau-rapport-impunite-fiscale-sociale-et-environnementale-immersion-dans-le-monde-d-Amazon

Journée du 30 janvier 2021

Parades amazombiesques

Marcron responsable

Fin de l’histoire ?